dimanche 18 octobre 2015

Autopromotion

Nous sommes très heureux de vous annoncer la mise en ligne du nouveau site de la collection littéraire L’Orpailleur. Vous y trouverez toutes les informations concernant les livres et les auteurs : www.lorpailleur-edition.com
Pour l’occasion, nous proposons une offre promotionnelle. Voir ici.
                                                                     
La survie de la collection dépend de nos ventes et donc du bouche à oreille, de toute la publicité qui peut être faite quant à l’existence de nos ouvrages. Nous vous remercions par avance de bien vouloir relayer ces informations auprès de vos contacts, en élargissant le plus possible votre cercle relationnel.
Nous ne faisons aucun bénéfice et tout l’argent est réinvesti dans la production de nouveaux livres.
Nous devrions, sous peu, lancer une nouvelle collection au format numérique. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés.

Merci encore pour votre soutien.

PS : les publications du nouveau projet artistique impliquant notamment 2 nouvelles personnes, devraient débuter en novembre. Restez connectés.

The publications of the new artistic project on the blog will begin in November. Two new artists involved. Stay tuned.

dimanche 4 octobre 2015

Relâche

Le blog fait relâche. Profitez-en pour explorer les archives ou lire les livres de la collection L'Orpailleur.
Un nouveau projet artistique à venir sous peu...

dimanche 27 septembre 2015

Rentrée littéraire       semaine 4
C'est la rentrée littéraire, le moment pour nous de vous rappeler l'existence de la collection L'Orpailleur dirigée par Christophe Havot chez az'art atelier éditions.

Dernier ouvrage en date publié dans la collection,  Archipels - YIN, est l’œuvre de Michel Lehoux. Ces lignes sont les prémices d'une série qui ne demande qu'à voir le jour dans les années à venir...
 
image Laurent Maginelle

Extrait (p63 à 65) : 
(...) Ils la laissèrent donc seule avec cet homme nu maintenant endormi sous la lumière crue du néon accroché au plafond, cet étranger avec sur la fesse droite encore découverte, la perle de sang qui, depuis le point d’injection de la ­drogue qui l’avait assommé, glissait avec une extrême lenteur en laissant sur la peau blême une fine traînée. Saisissant le tissu éponge plongé dans la bassine d’eau tiède, une ferraille à l’émail éclaté récupérée à la buanderie de l’arrière-cour où, prenant garde aussi de ne pas se faire remarquer, d’un mouvement furtif, aérien, elle empoigna en hâte deux ou trois fioles parmi le fatras de ses mixtures rangées sur des étagères de fortune, trois bouts de bois appuyés contre le mur de sa chambre, tenant donc le linge humide en main, elle le regardait toujours, de loin, s’attardant sur les cicatrices, remarquant les traces de vielles brûlures, ne se laissant pas distraire par la légère bosse que faisait l’objet sous l’oreiller, pensant brièvement à plus tard, au plaisir qu’elle prendrait à le découvrir, mais pour l’instant, revenant à l’étranger, essorant le tissu au-dessus de l’évier du coin cuisine, le dépliant puis l’enroulant autour de sa main, notant la respiration apaisée de l’homme, se détournant du visage, hésitant encore, puis se décidant tout de même à approcher un peu plus du corps, se penchant, s’autorisant enfin à examiner le grain de la peau, puis à passer doucement le tissu éponge sur l’épiderme brûlant, sur toutes ces traces, partout, les plis, les creux, chaque forme, frôlant les poils, pressant un peu les muscles, osant de timides massages, et lui, dans son sommeil comateux, réagissant comme une lame, par à-coups, les muscles vibrant, ondulant, et sa bouche émettant encore quelques faibles gémissements entremêlés de mots fragmentés, de syllabes incompréhensibles, et elle, s’arrêtant à chaque fois, de crainte, non pas de lui faire mal, mais de le réveiller complètement, d’avoir à affronter son regard alors qu’elle a bien conscience de le caresser, comme si Tru Huang l’avait poussée à vivre là les prémices de l’expérience qu’il se proposait de vivre avec elle, essayant ainsi de l’inciter à, lui donner le goût des hommes mûrs, du contact de leur peau plus…           puis plongeant à pleine main dans le bac rempli d’eau savonneuse, aspergeant avec de grands gestes les garçons et les filles alentours, et eux faisant de même, chacun pataugeant dans son récipient en riant, et les mères poussant des cris, donnant de petites tapes sur les fesses nues et mouillées, et elle, sautant hors de son baquet en piaillant, allant se jeter dans la grande bassine de sa voisine, et les autres se mettant à courir en tout sens, cheveux trempés et moussus, volant à tout vent, expédiant des nuages de bulles, arrosant encore les alentours, accompagnant les jets d’eau de rires explosifs, les mères feignant la colère, ouvrant grande et ronde la bouche d’où elles faisaient s’échapper des grognements de bêtes ­grimaçantes, hideuses, menaçantes, qui bientôt viendraient les croquer, et tout ce monde sens dessus dessous, avec les jeunes chiens qui les avaient rejoints et qui tels des derviches enivrés, jappaient tout en tournant autour d’eux, eux continuant de se savonner tout en se poursuivant, essayant au passage d’attraper les bulles en suspension, les faisant éclater, se pinçant, criant, ânonnant des bêtises, et bientôt, sans qu’aucun signal ne soit donné, tout cet équipage, mères comprises, allant, courant se jeter dans l’eau limpide du bras de rivière… ce jeu auquel il avait fallu renoncer dès les premières règles, dès les premiers émois des garçons, sans pourtant qu’aucun mystère ne soit fait sur ce que cela représentait, reconnaître les corps, les respecter, et maintenant ­reconnaître les sensations, les sentiments…    et elle, à présent, tout de même troublée par le corps de cet étranger, cet homme bien plus beau que cet osseux Tru Huang, étrangement attirée par ce voyageur blessé qui a visiblement souffert, tant de traces parsemées sur sa peau, comme les impacts des pires pensées d’autres hommes, alors qu’elle rince à nouveau le tissu, l’essore, et qu’elle le délaisse sur le rebord de la tête de lit, elle le scrute, puis s’éloignant, allumant le chevet, éteignant le néon, puis revenant cette fois très près, elle touche la peau, la peau à même la peau de sa main nue, et elle parcourt les cicatrices, la tête à peine posée, l’oreille collée au torse, écoutant chaque bruissement, chaque souffle, elle se nourrit de tous les frémissements…   (...)

Musique : Yin par Jeehak (création originale) ECOUTER

En commandant ce livre ou l'un des trois autres, vous nous aider à poursuivre l'expérience. La vente des livres publiés est, en effet, la seule source financière nous permettant d'éditer de nouveaux textes.

Pour toute demande de précision, vous pouvez nous contacter ici.

dimanche 20 septembre 2015

Rentrée littéraire       semaine 3
C'est la rentrée littéraire, le moment pour nous de vous rappeler l'existence de la collection L'Orpailleur dirigée par Christophe Havot chez az'art atelier éditions.

Eliette, est le premier roman de Christophe Havot qui anime ce blog depuis février 2011 et y propose notamment de nombreux textes courts.

image Laurent Maginelle
Extrait (p60 à 62) : 
(...) J’ai poussé les deux vantaux qui constituent la porte principale et qui étaient maintenus par un verrou extérieur. Autrefois, quand la ferme était encore en activité, seul celui du bas était fermé dans la journée pour empêcher les poules et les poulets d’aller y souiller la litière renouvelée régulièrement le matin et changée entièrement au moins une fois par semaine. Et c’est peut-être aussi cette odeur de paille et de bouse de vache et plus encore d’herbe grasse, mâchée et remâchée jusqu’à être complètement vidée de son suc puis expulsée, qui envahit maintenant mes narines. Par endroits les murs s’effritent et je remarque au sol de petits monticules irréguliers de chaux et de ciment qui se sont détachés et que personne n’a jugé bon d’enlever car de toute façon c’est ce qui arrivera à l’étable entière : s’effriter peu à peu pour ne plus être qu’un tas informe et inodore dont il deviendra impossible (et qui s’en soucierait ?) de rétablir la fonction première, et même de l’imaginer ; une ruine parmi d’autres : maison, étable, poulailler, hangar, remise, cellier… tous appelés à perdre en plus de leur existence la nécessité même de ce qui les maintenait debout, leur rôle bien défini, pour n’être plus désignés que par ce terme générique de ruine qui finira par tout recouvrir ici. Les abreuvoirs sont secs, mais en actionnant la plaque de ferraille, comme le faisaient les vaches avec leur museau, un léger filet d’eau suinte et je suppose que le circuit du puits fonctionne encore mais je n’insiste pas. Pour quelque raison obscure, la porte par laquelle circulaient les vaches est barricadée de l’intérieur avec des planches clouées au mur qui renforcent le verrou ; elle a même été consolidée dans le bas avec des morceaux de bois hétéroclites aux couleurs bigarrées et aucun air ne provient de l’extérieur, de ce chemin qui garde encore par endroits l’empreinte des sabots.
    « J’espérais vous trouver là. Que vous ne seriez pas au b… bourg à vous… comme les autres. Enivrer. » Comme je ressors de l’étable et prends bien soin d’en refermer la porte, Eliette apparaît, littéralement une apparition, incongrue en ce lieu et encore plus improbable que la visite que je viens d’effectuer. Elle s’approche de moi. « Vous m’avez dit de passer. » Comme si elle souhaitait se justifier et me tend, avec une légère hésitation, un tremblement imperceptible, la main droite qu’elle sort de la poche de son imperméable. Je la serre dans la mienne et comme elle est maintenant tout proche de moi, je sens passer une fragrance nouvelle, artificielle, d’iode : son parfum. (...)

Musique : Eliette vu par Jeehak (création originale) ECOUTER

En commandant ce livre ou l'un des trois autres, vous nous aider à poursuivre l'expérience. La vente des livres publiés est, en effet, la seule source financière nous permettant d'éditer de nouveaux textes.

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dimanche 13 septembre 2015

Rentrée littéraire       semaine 2
C'est la rentrée littéraire, le moment pour nous de vous rappeler l'existence de la collection L'Orpailleur dirigée par Christophe Havot chez az'art atelier éditions.

Nous continuons avec La saison des épeires, un texte de Jean M. Mathoul, davantage connu en tant que leader du collectif musical 48 Cameras.
image Laurent Maginelle

Extrait (p21 à 23) : 
(...) Plusieurs années se sont écoulées. Carl-le-Fils a grandi. C’est un homme à présent. Sa chevelure est longue et, comme son Père, il la porte tressée. Carl-le-Géniteur a vieilli, a grossi. Son corps le trahit. Carl et son Fils habitent la ville à présent. Cette ville n’est pas bien grande. C’est tout au plus une bourgade, sise à la lisière d’un désert. Elle ne compte guère plus d’un millier d’habitants. Carl-le-Père s’y est installé avec son Fils aveugle.

    L’Aveugle n’a pas de bâton. Il dispose d’une Louve pour compagne. Aucun lien, aucune chaîne ne les emprisonne l’un à l’autre. L’aveugle suit l’animal à la trace, comme guidé par un radar. Jamais il ne heurte un obstacle. Jamais il ne tombe et ne se blesse. La Louve est pouilleuse. C’est une bête jugée immonde. Carl-le-Père, lui-même, la craint. Elle est cependant toute dévouée à Carl-le-Fils.

    Carl-le-Père chasse les rongeurs. Il faut bien vivre. Chaque matin, il pose ses pièges à divers endroits du bourg. Chaque soir, il les relève. Jamais il ne rentre bredouille. Carl écorche ses proies et y prend plaisir. Les fourrures sont vendues au tanneur. La chair est consommée. Les ossements serviront à satisfaire l’appétit de la Louve.

    Carl-le-Père a vieilli. Carl-le-Père a grossi. Inerte, il constate à quel point le monde a changé. Et si un monde change, il convient sans doute de changer avec lui, inerte, dénudé, las…

    Quelquefois, Carl songe à l’épouse du laboureur, à sa compagne disparue. Il n’a cependant nulle envie de reprendre femme. Il a son Fils, Carl-le-Jeune, l’Orphelin tout puissant qui ramènera un jour les lourds bisons à la raison.

    Carl-le-Jeune se révélera devin. Toute la ville se presse déjà à sa porte pour s’entendre dire la bonne aventure.

    Carl-le-Jeune prédit les unions, les naissances, les décès.

    Carl-le-Jeune prédit les pénuries d’eau, les tourbillons venus en droite ligne du désert, l’ensablement des faubourgs, l’approche des iguanes.

    Carl-le-Père profane les tombes indiennes. En exhume des squelettes blanchis. Perce les tibias dont il fabrique des flûtes qu’il vend aux rares touristes de passage. Il faut bien vivre, honorer quelques taxes locales, se fournir en alcools, en breuvages qui gonflent son ventre ou encore acheter quelques médications, disperser le tabac, consommer quelques épices.

    Père et Fils font bon ménage. En de rares occasions, le Père bat le tambour et le Fils chante d’une voix grave et assurée. Les femmes du quartier s’assemblent alors pour les voir et les entendre. Les mélodies sont belles mais particulièrement tristes. Les chants évoquent les bisons et la rivière que Carl-le-Fils n’a pourtant pas connus. Les chants sont graves et plein d’une force qui vient de loin, de l’écorce centenaire des arbres. Les femmes sont comme hypnotisées. Les femmes se caressent sous leur jupe. Leurs maris et leurs amants jalousent et haïssent Carl-le-Père et Carl-le-Jeune. La Louve veille.

*******
 (...)

Musique : Spiders of Mercy par Jean M. Mathoul (création originale avec : cymbals, soundscapes, spiders'stridulations & tibetan singing bowls ) ECOUTER

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dimanche 6 septembre 2015

Rentrée littéraire       semaine 1
C'est la rentrée littéraire, le moment pour nous de vous rappeler l'existence de la collection L'Orpailleur dirigée par Christophe Havot chez az'art atelier éditions.

Nous commençons avec Un débarras, le livre qui nous a donné envie de nous lancer dans l'aventure de l'édition. 
image de Laurent Maginelle

Extrait (p56 à 59) : 
(...) le temps n’est-il pas venu de mettre un terme au soliloque, à l’apitoiement sur soi-même, au ressassement, ou bien, de s’y abandonner une dernière fois, ressasser une bonne fois pour toutes, ouvrir ces cartons, ressasser et ruminer afin de pouvoir passer à autre chose, quand j’en aurai terminé, je passerai à autre chose c’est évident, ou bien je cesserai tout à fait d’écrire, je creuserai la terre autour de la maison, je la retournerai, je bêcherai et labourerai, je ferai des semis, j’arroserai, puis, assis dans un fauteuil de rotin sur la terrasse je deviendrai comme cet homme que j’observe parfois de l’autre côté de la rivière, un vieil homme qui demeure assis du matin jusqu’au soir, si la pluie ou la neige s’abattent sur le jardin, il se réfugie dans sa cahute, il ouvre la porte et demeure au pied des plants de rhubarbe, du matin au soir, il regarde les plantes pousser, et, quand l’hiver venu la neige a tout recouvert, il regarde la neige recouvrir le jardin et les collines environnantes, il est devenu ses plantes, je me vois tout à fait finir comme ça, je préfère finir comme une plante plutôt que comme un île flottante sur la table crasseuse d’un restaurant pour représentants de commerce, quand j’en aurai fini avec ce récit, récit n’est pas le mot ­correct bien sûr, diarrhée, diarrhée verbale conviendrait mieux, je passerai à autre chose certainement, à tout autre chose peut-être, peut-être n’éprouverai-je absolument plus la nécessité d’écrire quoi que ce soit, peut-être me contenterai-je de promenades solitaires ou bien de promenades avec mon chien, je me vois tout à fait me contenter de cela, ralentir, m’accorder enfin ce repos, en finir avec l’afflux incessant des pensées, après avoir vainement affronté la médiocrité : m’y complaire, et conjurer l’afflux incessant des pensées, en finir avec ce sentiment de médiocrité, en finir avec l’envie, l’envie de n’être pas le genre de type crevant de frustration dans son pavillon funéraire, faire taire le ressentiment, ­mettre un terme au ressassement, ce moment viendra, il faut qu’il vienne, sans quoi je n’y tiendrai pas, au rythme où les pensées affluent, infiniment plus rapidement que je ne parviens à les évacuer avec ces mots, s’accumulant à l’entrée de ma tête qui n’en peut plus de devoir les traiter, les transformer en mots, leur faire un sort, encore cette histoire de sortilège, du travail à la chaîne vraiment !, du reste, j’ai travaillé à la chaîne, la nécessité m’a conduit à me lier à la chaîne, à m’y imbriquer, avec les mains, les pieds, ce manège n’a duré qu’un mois, en raison de mon, disaient-ils, improductivité, en raison de la faiblesse de mes performances, il a été mis un terme à cette expérience, à ma droite, en amont de la chaîne, les pièces s’accumulaient, de minuscules pièces carrées grillagées grisâtres, à mes pieds, sous la machine que j’actionnais, comme si les pieds étaient faits pour ça, les pieds sont faits pour marcher bien entendu, pas pour actionner une machine, à laquelle je m’efforçais de m’articuler par un mouvement coordonné des mains et des pieds, la poubelle se remplissait au fur et à mesure de mes ratés, à ma gauche, en aval, ma collègue se tordait les pouces, elle s’ennuyait tellement qu’elle finissait par me haïr, je sentais d’abord l’inquiétude de cette pauvre fille, puis son agacement, elle augmentait le son de la radio, l’ignoble ­poste de radio portatif dont chaque ouvrier à l’atelier était pourvu, qui vous matraquait de messages publicitaires huit heures durant, et, quand ils rentraient chez eux le soir, devant la télévision, les mêmes réclames publicitaires, avec des images qui bougent, l’abrutissement généralisé, du matin au soir, tous les jours que le diable fait, l’entreprise est la demeure du diable, l’entreprise c’est le diable ici-bas, les voix des animateurs et des publicités se mêlaient, interchangeables, se chevauchaient, les ouvriers échangeaient quelques mots, les machines claquaient sèchement, un claquement par seconde pour les postes les plus productifs, moi il m’en fallait le triple, de secondes, le temps de saisir entre mes doigts malhabiles le minuscule carré de grillage grisâtre, le déposer sur la tablette de la machine, le recouvrir d’une plaque d’un métal dont j’ai oublié le nom, peut-être était-ce du lithium ?,  (...)

Musique : debarras par Delphine Dora (création originale) ECOUTER

En commandant ce livre ou l'un des trois autres, vous nous aider à poursuivre l'expérience. La vente des livres publiés est, en effet, la seule source financière nous permettant d'éditer de nouveaux textes.

Pour toute demande de précision, vous pouvez nous contacter ici.

dimanche 30 août 2015

VACANCES       semaine 7
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Vidéo éminemment politique, toujours d'actualité... Une œuvre de l'artiste Valentina Mir

HOLIDAYS   week 7
We use this period to propose some videos we already published, or not.
An eminently political video. Still relevant
... From Valentina Mir


Naufrage

NAUFRAGE, 3'20", 2012 - Valentina Mir

202 productions / Maurice Darmon :
Des images noir et blanc, je retrouve la belle facture et cette étonnante matière des précédents, et le temps que vous prenez plus encore cette fois pour laisser faire les paysages, la mer, les oiseaux, ce qu'on pourrait appeler des ralentisseurs : personne ne peut songer à seulement les mettre en scène ou maîtriser, il faut accepter ce que l'instant nous donne et en faire tout notre bien.
Vous savez vous mettre au service de l'événement. Et c'est dans la partie en couleurs, celle qui fait vraiment naufrage, que vous affirmez votre contrôle par des citations de grands moyens et d'acteurs ! J'aime enfin cette fiction mystérieuse du texte entre oracle et fatigue, mise en chant d'un texte didactique. Autant de tensions pour la naissance de la poésie.
Bien sûr, beaucoup fait ici penser à "Film Socialisme", surtout depuis le naufrage du Costa qui avait servi à son tournage et qui mettait déjà en métaphore le naufrage d'un monde à bord du paquebot de croisière. Et puisqu'on évoque ici Godard, un vrai cinétract mais qui, loin de renoncer au cinéma ou une fois de plus annoncer sa mort interminable, l'accorde à un prochain ordre du monde qui tiendrait davantage de l'air, du ciel, des oiseaux.
Voilà Cela commence comme cela les mots vous mènent / On perd de vue les toits on perd de vue la terre On suit / Inexplicablement le chemin des oiseaux » (Louis Aragon, Le Roman Inachevé, «les mots m’ont pris par la main », 1956). Merci.

Jean-Louis Comolli : Chère Valentina, eh bien j'aime beaucoup votre "Naufrage", acide et gai, légèrement ivre, à l'image de ce que nous sommes les uns pour les autres. Bravo. 

Valentina Mir :
Synopsis : À bord d'un paquebot, une star fête la parution de son nouveau livre photo. Le champagne coule à flots et les flashs crépitent. Pendant ce temps, le navire est inexorablement attiré vers un rocher dangereux : la catastrophe est proche. Rapidement les sauveteurs rejoignent le bateau et procèdent à son évacuation. Sur une lecture du Capital de Karl Marx, Naufrage montre différents corps de métier au travail dans une situation complexe. Cette situation est mise en parallèle avec le règlement collectif de la dette publique. Le film débute par une sombre prophétie, se réalisera t-elle finalement ?


dimanche 23 août 2015

VACANCES       semaine 6
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Retour sur le projet Oh Quotidien proposé par Sophie Le Béon, Stephan Ink et Eric Therer.

HOLIDAYS   week 6
We use this period to propose some videos we already published, or not.
Back to the project Oh Quotidien proposed by
Sophie Le Béon, Stephan Ink and Eric Therer.


Oh Quotidien


dimanche 16 août 2015

VACANCES       semaine 5
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Un clip sur une musique de Cameos (Annemarie Borg et Christophe Havot)


HOLIDAYS   week 5
We use this period to propose some videos we already published, or not.
A clip with a music of Cameos (Annemarie Borg and Christophe Havot).


Assombres

dimanche 9 août 2015

VACANCES       semaine 4
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Un court-métrage en version française ou anglaise. Musique de Peter James.

HOLIDAYS   week 4
We use this period to propose some videos we already published, or not.
A short film. French or English version. Music : Peter James.

L'oubliée

The forgotten

dimanche 2 août 2015

VACANCES       semaine 3
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Un clip sur une musique de Peter James, et avec la voix de LSK (Demian Clav).

HOLIDAYS   week 3
We use this period to propose some videos we already published, or not.
A clip with a music of
Peter James, with the voice of LSK (Demian Clav).

Un trajet

dimanche 26 juillet 2015

VACANCES       semaine 2
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Voici une vidéo de l'ami Fabrik du 37 , avec lequel a été mené le projet numéro 1, 48 semaines   (voir les archives de 2011)

HOLIDAYS   week 2
We use this period to propose some videos we already published, or not. 
Here is a video from Fabrik du 37, with whom we produced the first project of the blog, called 48 weeks.
(please, see archives of 2011)

La fête triste (Trisomie 21)

dimanche 19 juillet 2015

VACANCES       semaine 1
Nous profitons des vacances pour vous proposer une sélection de vidéos, déjà publiées ou pas.
Nous commençons ce dimanche avec le clip qui est à la genèse de ce blog :

HOLIDAYS   week 1
We use this period to propose some videos we already published, or not.
This sunday, we begin with the clip which is, in a way, the genesis of this blog.


Mémoire des lieux - série 2 - 54340  

dimanche 12 juillet 2015

REMERCIEMENTS     
Christophe Havot tient à remercier très chaleureusement Sara Robin,  Bc65s’’ et øjeRum pour avoir proposé et mené à bien ce projet et Annemarie Borg pour ses traductions.
Il remercie aussi tous les visiteurs, habitués ou curieux de passage dont les visites sont autant d'encouragements.
PROJET
L'aventure du blog continue.

Un nouveau projet complet devrait bientôt être publié. Dans l'attente, quelques images, textes et musiques à déguster dès la semaine prochaine.
Si vous souhaitez participer à ce blog, n'hésitez pas à nous contacter ici.

THANKS
Christophe Havot thanks very warmly Sara Robin,  Bc65s’’ et øjeRum for proposing and completing this project, and Annemarie Borg  for her translations.
He also thanks all the visitors, regular or just curious, whose visits are real encouragement.
PROJECT
The adventure of the blog goes on and the weekly publications should be held Sunday evening, without interruption.
Coming soon: different pictures, texts and music
If you'd like to be part of this blog, feel free to contact us here.

dimanche 5 juillet 2015

SEMAINE 12
sange til døende - untitled 04 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


A chaque boucle un nouveau cercle, identique au précédent, c'est la ronde, avec toujours une dissonance silencieuse, comme un adn qui se réplique, qui explore d'autres possibilités génétiques, infimes, imperceptibles à la musique du chemin. Un camélia, une cantilène et à la fin tout recommence.

At each bend, there comes a new circle, identical to the one before, a rondo always accompanied by a silent dissonance, like a DNA which multiplies, explores other unending genetic propositions, minute, indiscernible inside the music we are used to. A camellia, a cantique and finally it all starts again.

dimanche 28 juin 2015

SEMAINE 11
sange til døende - untitled 09 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


Si le printemps est propice au contraste alors il libère le présent.
Souvent une ivresse blanche emporte à la limite des pensées la périlleuse question contenue dans les brindilles.
A chaque mouvement de main si nous obtenons un pli dans l'absence alors chaque soir réveille un fantôme, il est l'extérieur des saisons.

If Spring evokes contrast then it also frees the now.
Often a blind drunkenness carries you beyond the uneasy question hidden amongst the twigs.
Each hand gesture when it becomes an absent fold, will awake each night a ghost that lives out of seasons 

dimanche 21 juin 2015

SEMAINE 10
sange til døende - untitled 10 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN

Linquiétude ici, les mains sont petites ou les fleurs sont géantes, le mercure est un démon qui reste silencieux. Elle est rentrée dans une magie des sens car le thé de camélia est un élixir qui allonge les jours. Chaque incantation ouvre un labyrinthe plus grand que l'univers dans l'échelle de la raison. Elle pense rester encore un peu dans l'espace juste avant le bord des choses.

Some anxiety here; hands too small or flowers too big, mercury remains a quiet demon. She penetrates the sensual mystery for Camellia tea is a brew that can stretch the days. Each chant opens a larger labyrinth than the universe we reasonably perceive. She ponders about remaining a little longer in that space on the very edge of things.

dimanche 14 juin 2015

SEMAINE 09
sange til døende - untitled 02 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


Comment peut-on apprivoiser un camélia ? Ici, il est sauvage des deux côtés de la symétrie, une jupe chien est essentielle pour contourner chaque buisson. Elle admire la force des couleurs qui se déposent sur le sol comme une peinture de l'urgence comme un vernis de sentiments détruits. Sur cette question toujours marcher pieds nus. . .

How do yo tame a camellia Here, it grows wild on either side of the symmetry, you need to wear a culotte skirt go round each bush. She marvels at the intensity of the colours scattered on the ground illustrating urgency, a varnish of broken emotions. This matter always requires a bare foot approach

dimanche 7 juin 2015

SEMAINE 08
sange til døende - untitled 12 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


Le rempart vert protège le monde sauvage de lintérieur du coeur luxuriant de la réalité. Sous le noir palissade chaque respiration est un sortilège et si l'on respire l'essence de ces charmes alors on peut soigner les blessures.
Comment peut-on domestiquer la nuance de mots qui séchappent du chemin (ceci est impossible). Ici elle est semi-sauvage des deux côtés des remparts, mais c'est une ruse. . . 

A green wall shields the inner rich wilderness of the heart from reality. Behind the black fence, each breath resembles a spell and if you take in the essence of its charms it will heal. 
How do you appreciate the fine tuning of words that escape from your path. (it isnt possible). Here the path is almost rampant on either side of the wall, but its  just a ploy.

dimanche 31 mai 2015

SEMAINE 07
sange til døende - untitled 03øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN

La poussière est le temps qui se dépose, elle est le souvenir du passé elle est le reste des courants d'air.
La poussière est ce qui s'invite des vestiges du présent sur l'image comme un vide qui s'installe une fois que plus rien ne bouge que plus rien ne tourbillonne, elle est le témoin de chaque fête où bruissent les conversations.

Dust is the deposit of time, a memory, the trail left by drafts.
The dust is what remains of today, a void that settles once all is still and nothing spins around anymore, it bears witness to each and every celebration filled with the sound of conversations. 

dimanche 24 mai 2015

SEMAINE 06
sange til døende - untitled 04 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


Ici est le centre des petites choses invisibles.
Poche de droite poche de gauche, une fleur identique pour chaque chemin, un secret dans la main pour les aléas du temps. Chaque pensée est une tentative pour oublier le battement entre les contre-jours, la pensée est ce qui vient avant ce qui précède et qui ne peut être vu. Certaines promenades ne sont pas conformes à la logique. Dans sa robe rouge elle aime avoir un chemin à suivre ou la confusion prend le relais.

Here you find the heart of all those small unseen things.
Into the right or left pocket, the same flower grows regardless of where, holding in her hand a secret against the passing of time. Each fleeting thought, an attempt to dismiss the beat between…  they precede what is before and cannot be seen. Some walks do not conform to logic. In her red dress, she prefers to know where she is going in case confusion sets in. 
 

dimanche 17 mai 2015

SEMAINE 05
sange til døende - untitled 01 øjeRum
 
ECOUTEZ / LISTEN


Ne pas s'affoler, le temps qui reste n'est rien, le jaune arrive à traduire le long déplacement d'elle même sur les sentiments, le jaune est la dissolution du tangible il est comme le fil du funambule. . .
Chaque regret porte la délicatesse des fleurs, les jonquilles sont les fleurs parfaites pour le cri. Elle dissimule ses envies à la périphérie de l'image.

No need to panic, the time left is unimportant, the yellow tone manages to show her slow shift through her own feelings, yellow dissolves all that is tangible, it is the tool of the tightrope walker
Each regret has the delicate touch of flowers, daffodils are perfect to illustrate the scream. She hides her desires on the edge of the picture.