dimanche 31 mars 2013

NINAKUPENDA  /  Annemarie Borg
ECOUTER/LISTEN

Un mal de ventre sourd déchirait mes organes
Et c’est d’un pas très lourd que je marquais le sable
Des mélanges de peaux encombraient la cabane
Mais je pris du repos affalé sur une table

Couché sur la paillasse je perdais l’équilibre
Prononçant en désordre des sons et des syllabes
Qui incompréhensibles ne formaient pas de mot

Une ivresse inédite me rendait gai et libre
Tandis qu’à l’extérieur des paroles en arabe
Invitaient à prier pour chasser tous les maux

La caresse de ta main passée sous l’eau tiède
Qui s’écoule capricieuse du robinet rouillé
Etait un apaisement sur mon torse mouillé
Et c’est reconnaissant que j’appréciais ton aide
Avant de m’endormir blotti contre ta peau.
A dull ache in my stomach, tearing me apart 
My heavy footsteps on the sand leaving their mark
Many shades of skin cluttering the hut
There I rested slumped over a table

As I lay on a mattress I was losing my way
Mumbling incoherent sound and syllables
Not really words just not comprehensible
 
A newly found intoxication bringing joy and freedom
Outside an invitation to pray in Arabic
Words speaking of a promise to cure all ills

The caress of your hand from the warm splash
Of a skittish rusty tap
Brought comfort to my damp chest
I was grateful  for your gentle care
And fell asleep  against your skin. 

dimanche 24 mars 2013

ITINERAIRES GRIOT  /  Julien Boulier
ECOUTER/LISTEN

Au loin un lampadaire attire tous les insectes
Sa lumière incertaine a l’allure d’un phare
Autour duquel volettent en vrombissant trop fort
Toutes les petites bêtes non dévorées encore.
In the distance a street light draws insects near
It seems to flicker like the beam of a beacon
Surrounded by small fluttering creatures not yet devoured
And humming too loudly.

dimanche 17 mars 2013

TEMBO  /  Benjamin Lew
ECOUTER/LISTEN 

Des rafales impromptues d’armes automatiques
Déchirent le silence
De trop jeunes soldats à l’allure pathétique
Vêtus comme des brigands lourdement équipés
Parcourent les rues désertes
Sous l’emprise de drogues les yeux exorbités
Ils profèrent des menaces violentes hallucinées
Brigades faméliques qui se croient investies
D’une mission divine
Ancestrale et unique
Mais seront découpées comme les précédentes
Sans pardon sans pitié
A l’aide des machettes qui scintillent aiguisées
Aux sorties de la ville.
Unexpected gun fire
Breaking the silence
Pathetic looking soldiers by far too young
Dressed like bandits heavily armed
Up and down deserted streets
Wild-eyed under the influence of drugs
They make violent and intolerable threats
Famished squadrons making the assumption
They have on them bestowed
From time immemorial
An exclusive God given mission
Yet like others before them they will once more be cut to pieces
Without compassion or mercy
By sharp bladed machettes
Glistening at the gates of the city.

dimanche 10 mars 2013

AFRICAN NIGHT OBSESSION  /  Annemarie Borg
ECOUTER/LISTEN

Au dehors des chiens hurlent repris par leur instinct
De bêtes affamées libres sauvages et fières
Voulant les imiter mes lèvres carnassières
Se jettent sur tes seins et l’extrême douceur
De ton corps hyperlaxe où perle un peu de sueur
Fond sous ma bouche ouverte en quête jusqu’à demain

Engourdi par l’odeur enivrante des fleurs
Des plantes exubérantes aux multiples couleurs
Dont je ne peux hélas certifier le nom
Je ferme la fenêtre murmurant ton prénom
Aux consonances étranges qui déjà me transportent
En un voyage obscur dont tu ouvres les portes

De ta peau épicée émanent incidemment
Des parfums aux senteurs nouvelles et entêtantes
Les voiles qui nous protègent forment comme une tente
De campement précaire pour nos désirs nomades
Tandis que tu me couvres d’onguents et de pommades
Magicienne épuisée par nos ruses d’amants.
Out there dogs are howling
prey to their natural instinct
Of starving beasts free and wild
In keen response my carnivorous lips
Leap upon your breasts as your gentle body voluptuously supple
Bearing a few pearls of sweat 
melts into my eager mouth
In search of you till the morning

Drunk on the rich scent of the flowers
Of these extravagant and colourful plants
That I regret not being able to identify
I close the window, whispering your name
With its foreign intonation taking me
On this dark journey you invite me to make

Your spicy complexion oozing now and then
With unknown heady perfumes
Sheltered by the veils that imitate a fragile tent
Hosting our nomadic desires
You coat me with ointments and creams
A sorceress exhausted by our lovers wiles.




dimanche 3 mars 2013

MAHOGANY  /  Halspirit
ECOUTER/LISTEN 


Une clarté indistincte teintait d’ocre la chaux
Et sous la moustiquaire il faisait déjà chaud.
A dim light coloured the lime wall in ochre shades
And under the mosquito net it started to feel warm.